Ciel mon HellFest !

Merci Clem pour les photos ;)
Eh ben voilà, je m'en reviens du HellFest 2014. Vous imaginez bien l'envie que j'ai de vous narrer tout ça. Pour plusieurs raisons en fait. D'abord pour vous, innombrables lecteurs, et pour ceux qui auraient aimé venir avec moi et qui n'ont pas pu cette année : ma furax de filleule, Rem, François, Isa, Nico…

Mais cette année j'ai envie de raconter aussi parce que j'ai promis à une amie précieuse d'essayer de lui faire partager ça, alors qu'elle n'est pas métalleuse du tout du tout. Juste elle s'intéresse.

Et c'est l'angle que je vais adopter dans ce billet. Comment expliquer aux non métalleux pourquoi  c'est siiii boooonnnnn ? Comment expliquer ce qu'on vit ce qu'on partage ce qu'on ressent dans un concert métal, dans un festoche métal, le Hell ou un autre.

Alors bien sûr je pourrais commencer par des choses basiques, simples, bien connues : la chaleur du public métal, sa véritable fraternité(*), les mains secourables dès qu'on trébuche, le goût commun d'une museek considérée comme « difficile ». Certains disent même « de barbare » ou « de sauvage ». Ahhh, s'ils savaient à quel point ils ont raison, c'est exactement ça ;) Je pourrais évoquer aussi l'évidente communion, le début de l'été, le lien ancien avec d'importants rituels, la Saint-Jean, la moisson, la renaissance, etc. Tout ça me semble juste, ça sonne vrai, c'est frappé au coin du bon sens.

Ouaip.

Mais ça ne dit pas à mon amie ce qu'on peut ressentir dans son ventre, dans ses tripes, dans sa chair ! Ça ne révèle rien d'intime. Alors, je vais essayer de raconter ça, là maintenant tout de suite, au présent de narration pour faire comme si on y était.

Nous sommes le dimanche matin et ça commence plutôt gentiment. Arrivés tôt avec Clem, garé n'importe comment sur le pont autoroutier tellement il y a de voitures, puis direct dans la warzone pour Cobra. Ils ont bien poutré. J'aime pas trop leurs textes mais ça empêche pas de s'éclater quand même, hein ? Là-dessus petit café tranquille, Clem s'en renverse plein (tel père tel fils, le pauvre), discussion avec des métalleux sympas et tout plein de poils, j'en profite pour me remettre à fumer comme un pompier après dix ans d'abstinence.

Un début plutôt sage et tranquille donc.

Petite monté en puissance sur le main stage avec un Lofofora très en forme. Bien au-dessus à mon avis de groupes plus internationaux. Beaucoup de fans étaient venu les voir alors que c'était tout juste l'aurore (midi-trente :). Toujours dans un esprit calme et détendu on fait la jonction avec Gomor et Laurence qui viennent d'arriver, petites bières, et puis un peu de Horror Métal avec Ruins of Beverast. Tout ça plutôt gentillet et bien poli.

Un genre d'échauffement quoi.

Pour moi les choses commencent à monter vraiment avec Seether. Pas le groupe le plus extrême, loin de là, mais je les adore et je les suis depuis longtemps. Ils me parlent droit au cœur (regardez donc ce clip : fine again). Franchement sur scène ils ont la ouache. Egalement je comprends pourquoi Amy Lee d'Evanescence est sortie avec le chanteur ; même moi j'avais envie d'aller lui faire un bisou c'est pour dire. Puis ça continue tranquille, jonction avec Moutane. Je commence à me sentir bien dans le HellFest, concerné, touché, ému.

Heureux quoi.

Je ne le sais pas encore mais tout ça n'est rien, mais alors rien de rien, à côté de ce que je vais vivre dans quelques minutes… Nous arrivons sous la tente pour le set d'Equilibrium. Et là c'est vrai que ça part franchement fort. Ils commencent à nous mettre la guerre comme jamais j'ai entendu. Magnifeek ! Surpuissant, mélodieux, propre et pourtant tellement authenteek. Je laisse mon sac à Gomor et je m'avance, je me faufile et j'arrive à mettons 4 ou 5 mètres de la scène.

C'est à ce moment précis qu'ils entonnent Turis Fratyr suivi de Wingthors Hammer. Enfin je crois, j'en suis pas sûr : PARCE QU'A CE MOMENT PRÉCIS JE ME SUIS ENVOLE !

Voilà, c'est ça qui s'est passé : j'ai volé au-dessus du hellfest pendant une fraction d'éternité ! Juste le temps de remercier le monde d'être aussi beau vu d'en haut. C'est exactement ça qu'il faut comprendre. A un moment c'est plus de la museek, c'est plus un concert, c'est plus un groupe qui poutre et toi qui écoute. Non. C'est tellement physeek, sensuel, irréfutable que c'est juste VOLER DANS LE CIEL(**). Ni plus ni moins.

Juré, je ne sais même plus ce qui s'est passé après. Je me suis retrouvé par terre à la fin du set, vautré, t-shirt archi-trempé et crado, le cou défoncé à cause du headbang, ma côte félée qui grinçait méchamment, de la poussière plein la gorge et les yeux, les mains qui tremblaient, ma lèvre du bas qui saignait, mal partout, des larmes sur les joues...

Je ne me suis jamais senti aussi bien !

Et puisque je suis dans l'intime, laissez-moi vous livrer ce minuscule détail très légèrement impudeek : mes deux petits tétons tendus à m'en faire mal sous mon t-shirt « fuck reality »! Du coup je me suis mis torse nu. Quand on part dans le sensuel faut pas faire les choses à moitié !(***)

Bon, vous vous doutez bien que la suite c'était que du bon : passer du temps avec Clem, Gomor, Laurence, Jean-Greg, partager, se renverser du poulet frite mayo sur la jambe droite, goûter au red-bull cranberry (dégueu !), taxer des clopes faire voler la poussière avec nos jolies godasses et écouter écouter écouter. Le tout en sachant que dorénavant je sais voler !

Le but n'est pas de faire aimer à ceux qui ne sont pas dedans, j'espère juste avoir réussi à partager un peu : c'est trop bon, le garder pour moi tout seul c'est vraiment pas cool !

Allez bisous à tous, je vous love.
\m/



(*) Clem s'est fait rouler une pelle juste comme ça par une jolie métalleuse qui passait :) Il n'en revenait pas ! Dans un sens il a eu de la chance, parce que ça aurait pu être un gros métalleux à la place.

(**) En effet, "voler dans le ciel" c'est un pléonasme, et alors ? Allez, retourne vite lire l'article au lieu de te taper les notes de bas de page.

(***) Si le coup des tétons vous semble gênant, je m'en excuse platement. Et surtout n'hésitez pas à changer, on est entre nous. Par exemple à la place vous pouvez imaginer que ... ou que ... voire même que ... (beurk !)

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